Randonnée au Népal - découverte de Katmandou
C'est après 9h30 de vol avec une escale à New Dehli que j'atterris à Katmandou. L'escale indienne n'a pas été des plus agréables...
Il fait 24 degrés. L'atmosphère est moite. J'enlève rapidement ma softshell et mon sweat en traversant l'immense aéroport de New Delhi. J'aperçois la ville à travers les vitres de l'aéroport. L'atmosphère est laiteuse. Un film blanc recouvre les bâtiments, la vue n'est donc pas aussi pure que l'esprit des maîtres yogi.
Je passe avec succès et surtout patience l'épreuve des contrôles de sécurité. Mais quelle galère! Les femmes ne sont pas logées à la même enseigne que les hommes. Fouille au corps rapprochée individuelle avec session pelotage offerte. Les hommes quant à eux ont seulement droit aux rayons X. Les femmes sont elles si dangereuses? En tous cas, cela rallonge énormément la file d'attente des femmes qui semblent être plus nombreuses dans cet avion... coup de tampon validé, je prends le chemin de la porte 12 qui me permettra d'accéder à mon avion en direction du Népal...
Le débarquement au Népal a eu lieu sans encombre, ou presque. Je débute par me mettre en rang d'oignons dans la longue file d'attente pour passer les contrôles de sécurité à l'entrée dans le pays. Finalement, la file est moins longue quand on n'a pas de visa! Mais après tout, je suis en vacances, donc je ne me plains pas et patiente. Le contrôle se passe sans événement, le coup de tampon est donné sur mon passeport, je suis sur le sol népalais!
Je me dirige ensuite vers le tapis n°3, sur lequel doivent être livrés les bagages du vol en provenance de Delhi. Je patiente devant le tapis, avec un mauvais pressentiment. Les sacs s'entassent à côté des tapis sans propriétaire... mais pas de trace de mon sac. Une Allemande est à peu près dans le même état que moi. Elle est venue via Mascat et ne retrouve pas son sac non plus... je pose la question à plusieurs personnes jusqu'à ce qu'un homme un peu plus précis que les autres m'indique que je me suis juste trompée de tapis... la blonde!
Donc je retrouve enfin mon précieux bien et je prends la direction de la sortie plus d'une heure après avoir atterri ... les gens me bousculent, il semble que la culture soit vraiment différente dans cette région du monde. Chacun pour soi, on occupe son espace et les autres doivent s'adapter...
Je trouve enfin Pradip, l'organisateur de mon voyage et qui sera également mon guide pendant le séjour. Il me conduit jusqu'à la guesthouse qui m'hébergera avant et après le trek : la charmante et cosy kathmandu garden house.
Après une nuit de sommeil dans la froide guesthouse, je ne me réchauffe pas sous la douche. Les bâtiments ne sont pas chauffés, les douches pas tout le temps... J'ai choisi de découvrir le Népal en décembre. C'est la fin de la saison touristique, donc les sentiers de randonnée sont plutôt vides, mais la température est réduite d'autant...
Je récupère une carte de la ville auprès de la guesthouse, je chausse mes chaussures de rando et prends la direction du temple des singes (Swayanbunath temple). Pour cela, il faut partir à l'ouest de Katmandou. On ne peut pas dire que la ville soit très jolie. On m'avait dit que c'était très poussiéreux, je ne peux que le constater et je sors mon masque pour éviter d'absorber trop de poussière.
J'arrive enfin au pied des marches du fameux temple et un nombre incalculable de singes m'accompagnent dans mon ascension jusqu'au fameux stupa décoré de deux jolis yeux bleus.
J'ai la chance d'assister à un cérémonial de mariage au pied du stupa. Les jeunes mariés semblent bien jeunes... je ne saurai dire s'ils semblent heureux. Je ne connais pas les coutumes népalaises à ce sujet.
Je poursuis mon tour autour du stupa et prend un autre chemin pour la descente. Les singes sont partout. Les mamans protègent leurs petits, les couples sont pleins d'émotion alors que j'observe la ville depuis la hauteur.
Et toute la journée, les singes semblent se papouiller. Ils se cherchent littéralement les puces. Un vrai travail d'équipe! Il faut également être vigilant : les singes sont chapardeurs.
Un dernier regard sur la ville et je redescends. Direction Durbar Square.
Pour rejoindre Durbar Square, la route est longue et pas très pittoresque. Une espèce de long boulevard me conduit jusqu'à un pont et ensuite j'entre dans une partie de la ville super encombrée. Ça circule de toutes part entre les motos, les taxis, les trickshaw... un enfer pour les narines, du coup je ressors mon masque. Les étals de souvenirs se succèdent, innombrables. J'arrive enfin sur la place de Durbar Square. Et constate finalement que le séisme a laissé des traces dans ce pays. Beaucoup de monuments sont détruits, ceux qui ne le sont pas tiennent avec de grands bouts de bois en guise d'échafaudage, d'étais... je m'acquitte des 1000 Rs obligatoires pour les touristes et navigue entre les bâtiments.
Je tombe sur un sadhu, un ermite qui demande de l'argent contre une photo. Je passe alors mon chemin.
Je suis sollicitée de toute part en tant que bonne touriste que je suis pour prendre un guide ou acheter des souvenirs. Je passe mon chemin une fois de plus. Finalement, pour ce faire, rien ne sert d'être polie et de les écouter en attendant qu'ils se taisent pour prendre congé. Il suffit de partir au milieu d'une phrase vu qu'ils ne se taisent jamais...
Je fais le tour des bâtiments dont les boiseries sont sublimement travaillées, il faut bien l'avouer. Le temple de l'érotisme porte bien son nom avec ses sculptures on ne peut plus suggestives...
J'ai la chance d'assister à un festival. Les ethnies défilent, parées de leurs plus belles tenues. Le spectacle est sublime. J'en profite pour prendre des photos de ces hommes et femmes si bien apprêtés.
Je m'enfuis de Durbar Square sans avoir aperçu la déesse de trois ans et demi qui apparaît parfois aux fenêtres du temple de Kumari.
Je me contente de rejoindre le jardin des rêves pour une pause au milieu de cette cohue. Loin du tumulte de la ville, à l'abri de son air pollué, je me détends.
Une heure et demi passe dans ce jardin avant que je ne retrouve le courage d'affronter la ville et de partir à la recherche de nouveaux trésors...
Au moment de partir, je tombe sur un Monsieur qui me dit avoir 74 ans. Il se présente en tant que journaliste... il me pose quelques questions : d'où je viens, pourquoi je suis au Népal, une chose positive une chose négative. Il me présente le journal qu'il vend pour 400 Rs pour continuer d'écrire et publier son journal. Je me contente de lui donner 100 Rs et reprends ma route. Je ne veux pas encombrer mon sac pendant le trek donc je limite les achats avant le départ.
Après ce moment de repos dans Garden of dreams, je reprends la direction de Thahity Tole. au centre de cette place se tient un stupa blanc. Le blanc provient de la chaux apparemment. Les drapeaux entourent cette place à partir du stupa. Ils n'arrêtent pas d'en pendre j'ai l'impression...
Je continue direction Indiachowk, accompagnée au début d'un petit népalais qui ne voulait que pratiquer l'anglais soi-disant alors que finalement il était bien en train de mendier. Je lui demande de partir avec fermeté. Ils respectent notre volonté malgré tout et ne sont pas envieux des signes extérieurs de richesse que l'on porte "naturellement" (appareil photo et téléphone tout simplement...). Je tombe sur une place bondée qui entoure un temple jonché de 4 lions. C'est bien IndiaChowk mais la foule me fait fuir. Je rejoins Asan Tole pour me rendre compte qu'il s'agit de la même rue blindée que j'ai prise ce matin quand je suis remontée de Durbar Square. Elle n'est pas plus charmante que ce matin et je n'ai qu'une hâte, la fuir! Je rejoins alors ma guesthouse pour un nouveau temps de repos et de calage avec mon guide Pradip.
Pour mon repas du soir, après avoir flâné dans Thamel qui, même s'il est touristique, reste un quartier agréable où les véhicules sont interdits à plusieurs endroits. J'achète mes cartes postales et repère quelques souvenirs potentiels. Mais je vais d'abord aller marcher dans la montagne et ensuite je chargerai mon sac!
Dernière étape du jour : le Katmandou Eco restaurant. J'y déguste un burger népalais à base de poulet aux épices. C'est très bon et évite les mauvaises surprises avant le départ en montagne ! Demain, ma nuit se passera à 2950 mètres... il faudra se couvrir...
Je pars ensuite dans les montagnes népalaises pendant dix jours. A mon retour, je repasse une journée à Katmandou. Je rechausse donc mes sandales de randonnée et pars à la découverte d'une autre partie de Katmandou : le temple de Pashupatinath et le fameux grand stupa de Bodnath.
Le temple de Pashupatinath est le plus grand temple hindou du Népal.
Bilan: on paie 1000 roupies à l'entrée et l'accès au temple est interdit aux touristes... L'ambiance est pieuse ici (pour les hindous!). Des hindous de toutes parts se pressent à l'entrée du temple. Ils semblent ravis de venir se recueillir en ces lieux sacrés. J'aperçois de loin le temple qui semble magnifique. En discutant avec un guide, celui-ci me dit que le séisme de 2015 ne l'a pas touché, contrairement aux bâtiments voisins. Cet événement a marqué les esprits. 17000 morts... on n'oublie pas du jour au lendemain un tel événement.
C'est la frénésie dans ce temple.
Sur la route, j'ai fait quelques pauses dans d'autres temples. Plus petits. Les monuments ne sont pas réellement mis en valeur. Casés dans des coins de rue. On les voit à peine... La poussiéreuse Katmandou n'est pas tant mise en valeur.
Je poursuis ma visite du temple. Direction le lieu des crémations. Épisode morbide à venir mais étape importante de la tradition hindouiste que je dois partager.
Un guide a tenu à m'accompagner dans la suite de ma visite pour découvrir ces stèles où les corps sont brûlés. Les Hindous croient en la réincarnation. Pour cela, la crémation doit avoir lieu dans les 24 heures qui suivent la mort pour que l'âme reparte. La crémation permet au corps sans vie d'être en lien avec les 5 éléments : la terre, le feu, l'air, le ciel et bien sûr l'eau du Gange qui emporte les cendres des défunts et permet à l'âme de trouver une nouvelle enveloppe... d'un côté, les personnes les plus modestes ont leur cérémonie tandis que les plus aisées ont droit à un espace clos pour une cérémonie plus importante. Au passage, le guide (que j'ai prévenu ne pas avoir les moyens de payer) me fait découvrir les bâtiments étonnamment peu touchés par le séisme dont le temple du Kama Sutra. Même style que celui de Durbar Square en plus intact.
Le guide m'explique gentiment le nombre de positions du Kama Sutra, la raison qui fait que c'est ce qui rend l'amour plus fort, il me parle sans ciller des statues en forme de pénis qui trônent au-dessus de nos têtes pour finir par me proposer de découvrir le Kama Sutra au Népal... non mais il me drague!! Je le remercie gentiment de cette intention qui ne m'intéresse pas. Après m'être faite offrir du haschich hier ("very good haschich madam")... je me rends compte qu'ils n'ont vraiment peur de rien et que les touristes doivent leur faire ce type de demandes pour qu'ils ne soient pas gênés de l'offrir si naturellement....
Je poursuis ma visite du temple qui vaut le coup d'œil ne serait ce que par le semblant de calme qui y règne puis je prends la route de Bodnath. Mes pieds deviennent de plus en plus marrons au fur et à mesure de ma marche. La poussière se respire mais se fixe à tous les bouts de peau que l'on laisse apparaître! Pire qu'en dix jours de trek avec deux douches seulement! Le stupa de Bodnath est majestueux.
Le plus grand du Népal. L'un des plus grands du monde bouddhiste. Pourtant, le Myanmar renferme d'autres trésors qui me semblaient immenses eux aussi... (voir mes récits du Myanmar/Birmanie ici).
Les mendiants sont nombreux dans ces deux lieux de recueillement. Comme si sous prétexte de piété on devenait plus généreux... je détourne les yeux devant ces hommes mutilés, ces femmes qui nourrissent leurs bébés dans la rue... honte à moi mais aujourd'hui, je ne sais pas comment les aider.
Je retrouve la sécurité de Thamel après une bonne heure de marche. Qui eût cru que j'aie hâte de me retrouver de nouveau dans ce centre touristique? Au moins le flot de voitures est limité et l'air y est étonnamment plus respirable.
Le soleil se lève sur Katmandou et c'est la dernière fois que j'assiste à ce spectacle. Après avoir pris mon petit déjeuner, copieux comme d'habitude, salué mon hôte, je retrouve Pradip qui me guide vers le chauffeur. Il me salue en me transmettant un dernier cadeau : un foulard orange sans doute made in China vu les dragons mais c'est l'attention qui compte.
Me voilà repartie sur les routes de Katmandou non asphaltées. La folie est déjà présente à 7h du matin. Après mon périple d'hier, je reconnais les lieux. Nous repassons devant le temple Pashupatinath. Je le vois sous un angle non vu hier. Une statue géante représentant les sexes de l'homme et de la femme décore l'entrée. Mais celle-ci a dû être atteinte par le séisme. Elle est recouverte d'une bâche décorée de fleurs. Les vaches s'entassent autour du temple. Facile la vie pour elles. Au sein du temple comme à l'extérieur, elles sont sacrées. Les hindous se pressent pour toucher ces vaches qui ne meurent pas de faim dans ce pays!
La traversée des routes à pied est périlleuse, même à 7h du matin. Je me revois courir hier entre les voitures, scooters, bus, rickshaw... j'ai l'impression que c'est plus dur qu'au Myanmar, à moins que je n'aie perdu la main ou plutôt, le pied!
Après avoir franchi les contrôles, les portes de l'avion se referment. Le séjour népalais touche à sa fin. Je décolle vers une nouvelle destination : l'Inde....
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