Trek au Népal : début de l'ascension - 4 et 5 Décembre
Un trek au Népal... Dix jours dans le froid, en altitude, loin de ma famille, de mes amis, avec très peu de réseau téléphonique, sans une goutte d'eau pendant plusieurs jours pour prendre une douche...
Pourquoi ai-je eu envie de me lancer dans cette aventure? Qu'est-ce qui m'a poussée à repousser mes limites et à gravir au sens propre des montagnes ? Tout simplement, c'est au cours d'un autre voyage que l'idée a germé. En 2015, j'ai découvert le Pérou. Je vous relaterai cette expérience un peu plus tard. Et c'est en traversant la cordillère des Andes avec mes compagnons d'ascension que m'est venue l'idée de partir au Népal. Les randonneurs un peu aventuriers que j'avais rencontrés pendant ce séjour m'avait raconté le Népal et m'avaient fait briller les yeux. Malheureusement, de retour du Pérou, le Népal a subi un tragique séisme. Il n'était pas temps pour moi de chausser seule mes chaussures de randonnée pour découvrir cette contrée endeuillée. J'ai donc reporté à plus tard ce séjour et c'est en décembre 2018 que je pose finalement le pied au Népal pour la première fois...
Après avoir rapidement découvert Katmandou (voir mon article ici), je vous propose de partager mon expérience de trek au Népal.
4 décembre
Le réveil sonne à 4h du matin. Je retrouve mon guide, Pradip. Cette fois c'est le vrai voyage qui commence. Montagnes népalaises, me voilà!
5h37 - premier point sur la situation
Le taxi nous a déposé à un endroit où notre taxi- 4x4 doit nous récupérer. Les horaires semblent être aléatoires. Je demande à Pradip l'heure du départ estimée : "5h-5h15..."
Un taxi-4x4 arrive à 4h55. Plutôt bon signe. Pradip appelle pour savoir si c'est le bon chauffeur. Il semblerait que oui mais plutôt par dépit. On s'installe après avoir jeté nos sacs sur le toit du taxi. Une fois bien arrimés, ils s'entassent dans le mini bus tandis que j'ai droit à la place du mort (le volant est à droite) mais avec ceinture... 20 Minutes plus tard, changement de programme, on change de bus. Mon sac est alors balancé du toit sur le sol. Heureusement que j'avais renoncé à acheter mes verres à shot hier soir! Par contre, il atterrit dans une flaque de boue. Je vais dormir boueuse car mon duvet a pris la boue aussi et mon sac vire au marron maintenant. Mais bon, ça sèchera ! Je retrouve mon oreiller dans la flaque de boue et tente sans succès de refixer mon duvet sur mon sac. Je dois le donner pour qu'il monte sur le toit de l'autre minibus dans lequel encore plus de Népalais s'entassent. J'ai le luxe d'avoir toujours la place confortable à l'avant mais pas de ceinture cette fois...
5h43 on s'en va. Advienne que pourra...
Nous partons donc entassés à 9 dans ce minibus 4x4. 7 hommes, 2 femmes, 1 Européenne. Cherchez l'erreur. La route est longue, je somnole. Je vais jusqu'à tomber sur le chauffeur au hasard d'un virage qui me balance contre lui alors que je devais dormir un peu plus profondément. Nous nous arrêtons prendre le petit déjeuner sur une mini aire de repos. Pour moi ce sera beignets à la cannelle et un thé au lait.
On reprend la route qui est de plus en plus accidentée. Je comprends mieux pourquoi on roule en 4x4! Par contre, la marque nationale ici est Tata, l'Inde est toute proche.
À un moment, deux passagers supplémentaires souhaitent se joindre à nous. Pourtant nous sommes déjà 9... et bien vous me croirez si vous le voulez, nous tiendrons à 11! J'ai droit à une Népalaise qui se joint à moi sur mon siège et comme moi elle mange bien à la cantine... elle prend ses aises dans chaque virage alors que le conducteur tente tant bien que mal de passer la 1ère et la seconde tandis que ma cuisse le gène. Bref, on finit par arriver à leur destination et je retrouve de la place autant que ma cuisse doit être bleue!... On longe une jolie rivière pendant longtemps. Je découvre les cultures en terrasse. Le Pérou et le Népal sont proches...
L'heure est ensuite venue de déjeuner. Au menu, un plat Népalais : le fameux dal bat, du riz, des pommes de terre, des épinards, des légumes, le tout accompagné d'une sauce épicée. Je me plie à la coutume locale et je mange avec les doigts. C'est très bon et rassasiant. Je n'en demande pas plus pour la journée ! Poursuite du périple vers Dhap. Nous reprenons deux passagers à bord de ce minibus qui est finalement extensible. Ma copassagère est plus jeune et svelte que celle qui l'a précédée. Le voyage est donc moins compliqué ou je m'habitue, tout simplement. Le chauffeur est très pieux. La voiture est pleine de déco, fleurs et autres bouddhas et moulins accrochés un peu partout. Il se signe à chaque monument. Il n'est pas loin de 15h quand nous arrivons à bon port, à Dhap. Nous nous installons à l'hôtel Magap, petit refuge sans eau courante et avec un poil d'électricité apparemment. En tous cas, il y a une ampoule dans ma chambre...
De l'endroit où nous dormons, nous avons accès rapidement à un point de vue qui permet d'admirer la chaîne de l'Himalaya dont l'Everest (en gris sur la photo)... je ne pensais pas avoir cette chance aujourd'hui, et le spectacle est fabuleux.
Nous restons plusieurs minutes à observer les nuages qui montent lentement en direction des sommets. Le paysage des montagnes est tellement plus beau vu de la terre ferme que vu du ciel... nous nous installons à proximité d'un lieu de prière, qui est un lieu de pèlerinage installé au sommet de la montagne autour duquel les habitants de la région se réunissent une fois par an.
De retour au refuge, je me pose enfin un peu. Je ris des chèvres qui viennent chaparder la nourriture. Elles escaladent la montagne bien mieux que moi, ce que j'avais déjà pu observer à Oman...
L'heure est venue de se reposer un peu. Demain c'est le premier jour de marche...
Il est 20h24. Je viens de m'asseoir sur mon lit... un matelas on ne peut plus ferme. Ont-ils pensé à retirer les lattes de bois à l'intérieur? 
La soirée a été sympathique. Nous avons rencontré un Australien, Simon. Nous l'avons écouté nous raconter ses aventures. Il est engagé dans pas mal de missions humanitaires depuis sa retraite. Sa femme est en ce moment en retraite bouddhiste alors que lui fait un trek. Ils reviennent d'Inde où ils ont passé quatre mois... parcours impressionnant! Nos guides et porteurs népalais nous offrent l'apéritif. Une espèce de Calvados bouillant. Je n'en bois que deux gorgées avant de reposer mon verre. Pas envie de tomber malade en début de séjour! Nous échangeons de choses et d'autres autour d'un brasero qui nous réchauffe. Nous entamons ensuite notre repas... qui n'a plus rien d'original puisqu'il s'agit de riz accompagné de pommes de terre, de légumes, de dal de lentilles. Mais c'est cuisiné différemment à chaque fois et je n'en suis pas encore lasse.
Je rejoins ensuite ma chambre pour une toilette de chat avant de retrouver mon douillet duvet. Au programme pour lutter contre le froid : un tee-shirt sport et un spécial montagne, un legging d'hiver de course à pied et mon pantalon de gazelles du soir et enfin les formidables chaussettes achetées hier soir à Katmandou! Je suis parée pour une bonne nuit de sommeil. Réveil à 7h45 demain en espérant dormir d'une traite... bonne nuit les amis..
5 décembre
La nuit a été longue et reposante. Après avoir ajouté une couverture au dessus de mon duvet, j'ai eu trop chaud ! Mais c'est le principal pour être reposé et marcher aujourd'hui. Je n'ai même pas entendu le réveil sonner... ce sont les pas dans le couloir qui m'ont tirée du sommeil. J'ai donc été super efficace pour me préparer et ranger mes affaires! Je savoure ma chance en me lavant les dents. J'admire la vue sur les montagnes avoisinantes.
L'Everest a décidé de jouer à cache-cache aujourd'hui. Il restera dissimulé derrière les nuages qui entourent son sommet. Il n'empêche que la vue est superbe alors que nous prenons notre thé. Nous rentrons au chaud pour déguster notre petit déjeuner avec Simon l'Australien. Il s'agit de galettes de maïs accompagnées d'oeufs au plat et de confiture. Nous sommes très bien servis! Les chèvres ont aussi droit à leur petit déjeuner et elles se disputent la gamelle de déchets. Elles sont voraces et les petites chèvres se battent pour avoir le meilleur point de vue, le plus de soleil...
Nous quittons Dhap et nos hôtes pour rejoindre Japre ce soir. Nous parcourrons un peu plus de 15 KM pour cela. Nous entamons notre parcours d'un bon pied. Facile, c'est de la descente! Nous prenons un peu d'avance sur notre Australien et son guide qui prendront finalement un léger raccourci. J'admire la montagne, les maisons perchées aux toits bleus, les cultures en terrasse avec les courageux buffles qui labourent la terre grâce à un dispositif très ancien et depuis longtemps oublié par les agriculteurs français. Ils cultivent la pomme de terre, les épinards, les radis, le blé, le maïs, les pastèques, les citrouilles... ils mangent ce qu'ils cultivent principalement. Le riz doit être acheté ailleurs... il fait partie de tous les repas que l'on mange. Les fameux dal bat. Ce n'est pas mauvais, cuisiné différemment à chaque fois... Nous nous arrêtons dans un village perché sur une colline pour déjeuner, près du village d'où est originaire Pemba, celui qui a la lourde charge de porter mon sac... je culpabilise un peu du coup... Après le repas, je papote avec des villageoises autant que possible vu mon faible niveau en Nepali et leur faible niveau d'Anglais. Mais globalement, je leur fais comprendre que j'ai un mari (moins compliqué à expliquer que la vie en concubinage à l'européenne...) et pas d'enfant. Celle qui parle anglais m'explique qu'elle a trente-six ans et qu'elle a trois enfants et toute sa famille dans ce village... nos vies sont différentes.
Nous repartons direction les montagnes pour atteindre Japre. La vue et le temps sont magnifiques.
Alors que nous alternons descentes et montées, la température de mon corps oscille entre froid et chaud. J'enfile et je retire régulièrement mon pull. Ma veste est depuis la première montée dans mon sac. Nous finissons par une ascension d'une bonne heure avant d'atteindre Japre à 15h20. Nous avons parcouru plus de 15 KM. Nous arrivons dans une jolie petite auberge et nous prenons un thé pour fêter l'ascension. Demain ce ne sera que de la montée d'après Pradip. Je fais un tour du petit village qui possède un monastère tibétain. Nous le visiterons demain matin. Je photographie le stupa du village et joue avec les enfants de l'auberge. Ils adorent faire des selfies!
J'ai droit à un thé tibétain en rentrant. C'est du thé au lait agrémenté de beurre... juste une horreur à mon goût!! Mais je bois pour faire bonne figure et pour être polie. La soirée s'annonce chaleureuse autour du four qui vient d'être allumé. Je vais même avoir droit à des pâtes! Nous prenons notre dîner un peu avant 19h (de vraies poules mais marcher ça creuse!!). Nous jouons ensuite aux cartes. Une version revisitée de la belote par Pradip. C'est assez marrant. Nous admirons également la lune se lever au dessus de l'Everest. Amazing ! C'est tellement formidable la vitesse à laquelle la lune est montée dans le ciel... Après un dernier passage devant le four nous rejoignons nos chambres. Une bonne nuit à venir avant de poursuivre l'ascension dans la montagne vers Pikey Peak Base Camp. Il risque de faire froid vu le vent qui souffle dehors ce soir. Je sortirai couverte!
Retour aux articles de la catégorie Népal -
⨯
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 15 autres membres