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Après une bonne nuit de sommeil, j'assiste à la confection des chapati. Je n'ai pas noté la recette qui ressemble de loin à celle des crêpes mais après avoir fait la pâte, notre hôte confectionne les boules qui permettent de faire les chapati. Comme nous, il utilise un rouleau à pâtisserie et découpe ces cercles à la taille d'une assiette pour plus d'uniformité. Il est très efficace. Pemba se charge de la cuisson à la poêle dédiée.

 

Laissez moi vous raconter un peu comment est organisé ce salon de thé où je loge depuis deux jours. Il est tenu par la vieille dame Moma et son mari. Tous deux ont dépassé les 70 ans mais sont en forme pour tenir cette maison perdue sur le sous-toit du monde. Il y a toujours du passage, le soir pour les voyageurs qui rechargent leurs batteries au coin du feu, le matin pour prendre une tasse de thé et récupérer des provisions. Ce salon de thé est donc aussi une épicerie. Les ustensiles de cuisine sont noircis par le charbon et le bois qui brûlent pour faire cuire les aliments, chauffer le thé sherpa dans une théière dédiée, chauffer l'eau pour qu'elle devienne potable. Les casseroles, les poêles, les marmites ne sont pas lavées. Elles servent systématiquement au même usage. Donc pas besoin de les laver. Il y a la poêle pour les omelettes, celle pour les chapati, la cocotte-minute ancienne génération pour le riz, la casserole pour le dal, le presse-purée népalais, la louche pour collecter l'eau. Tout est bien organisé. Une bassine collecte la vaisselle sale. En attendant qu'elle soit lavée.

 

 

Nous prenons la route à 9h10. 6 à 7h de marche seront nécessaires pour rejoindre Junbesi (la terre de la lune). Les deux premières heures sont placées sous le signe de l'hiver. Je traverse des cascades d'eau gelée, me tient solidement à la main de Pradip ou Pemba pour éviter la chute et assurer mes pas sur les rochers. Je n'apprécie guère ces passages glissants et peu sécurisés. Je suis plutôt une adepte de la chaleur...

 

 

Après la glace vient la neige. Nous apercevons au loin deux espèces de faisans, des oiseaux qui ont neuf couleurs. L'avion qui dépose les trekkeurs en montagne vole au-dessus de nos têtes régulièrement. Nous nous rapprochons des montagnes qui sont de plus en plus immenses.

Nous arrivons à Likhu Pike pour prendre un thé et finalement notre repas. Et là ce sont des yaks que j'ai la chance de voir!! Une matinée parfaite !!

 

 

Pour déjeuner, j'ai droit à de la variété. J'opterai pour des MoMo aux légumes. Loin de moi mon moniteur de parachutisme préféré, il s'agit de raviolis aux légumes comme on en trouve dans les restaurants chinois en France. Le tout accompagné d'une sauce tomate. Le pied!! 

 

 

Avant de repartir, je prends quelques photos des yaks qui nous entourent.

 

 

Ensuite, commence la route vers Junbesi. Nous ne passerons pas par Lamjura finalement, faute de temps. Et je pense que cette option est sage car nous mettons près de 4 heures à rejoindre Junbesi. Aujourd'hui, après les cascades de glace, j'ai droit à une fabuleuse ascension de la montagne. Nous partons de 3500 mètres où nous avons déjeuné pour monter en haut de la montagne en direction de Junbesi. Un sacré raccourci! Mais qui dit ascension, dit descente, car Junbesi est seulement à 2700 mètres d'altitude. Nous prenons donc la route de la descente après avoir atteint le sommet de la montagne. C'est peut-être "pire". Les chemins sont pleins de cailloux et pierres on ne plus instables où il est très facile de trébucher. Ma cheville gauche montre de nouveau quelques faiblesses mais je tiens bon. Nous descendons cette forêt a un rythme de tortue afin d'arriver à bon port.

 

 

Il nous aura fallu parcourir 21,5km en 6h30 pour rejoindre le sherpa Garden guesthouse. Le pied! J'ai droit à une douche chaude pour fêter ce périple. Je savoure la chaleur de l'eau et la douceur du savon. Je ne suis pas encore prête pour Koh Lanta!

 

En parcourant cette forêt cette après-midi, je me suis étonnée de ces arbres à troncs rouges, de ce sable argenté qui vole sous nos pas et donne une atmosphère enchantée, de ces yaks que nous croisons au milieu de la forêt et qui semblent inoffensifs (heureusement que leur propriétaire n'était pas loin pour nous faire signe d'avancer quand même!), de ces oiseaux violets à la longue queue rayée qui me charment chaque fois qu'ils dansent au-dessus de ma tête. Mais il n'est pas simple de les prendre en photo...

 

 

Ce soir, j'opte pour des rouleaux de printemps. Vraiment une journée luxueuse sur bien des plans! De quoi me rebooster car j'en avais besoin. Nous sommes à mi parcours et je commence à sentir une pointe de fatigue malgré la beauté des paysages qu'il m'est donné de découvrir... dans 5 jours je retrouve Katmandou, dans 7 jours je serai en Inde, dans 10 en France! Alors je dois profiter!! Soirée dans cette si agréable guesthouse. La température dans le salon est plus qu'agréable, et on y mange bien! J'ai commandé ce que je pensais être des rouleaux de printemps mais finalement, c'était de la pâte qui entourait mes tomates et mes oeufs brouillés. Délicieux! Je ne peux pas dire que je mange peu depuis que je suis ici mais vu les dépenses chaque jour en gravissant et dévalant les montagnes, cela parait mérité. La nuit qui se prépare promet d'être excellente. Pas de vent, pas de mal de tête lié à l'altitude et de la chaleur sous mon duvet et la couverture supplémentaire que j'ai ajoutée. Le pied intégral au territoire de la Lune!