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5 Janvier - Ascension de Kinpun au rocher d'or

Je poursuis mon récit de notre ballade au Myanmar après une longue pause. Je vous présenterai bientôt un résumé de ce qui a causé ce long moment d'absence. En effet, je suis devenue une vraie gazelle maintenant, mais encore un peu de patience pour en apprendre plus Clin d'œil

 

Retour au Myanmar, nous sommes le 5 janvier. Le réveil sonne à 5h30 ce matin... pourquoi si tôt? Parce que nous avons une longue randonnée devant nous... nous comptons grimper jusqu'au rocher d'or qui ne tient que sur une minuscule surface en comparaison avec sa taille gigantesque! L'objectif est donc de partir tôt pour éviter le soleil et marcher à l'ombre des arbres. 

Cela était bien sûr le programme. Mais avant cela, me voilà partie pour une promenade matinale (il n'est pas encore 6h30!!) dans Kinpun. L'idée? Trouver ce dont les filles ne peuvent pas se passer une fois par mois pour un incident de parcours. Je n'en dirai pas plus... mais j'ai trouvé l'objet de ma quête, ô miracle (merci aux bonnes ondes de Bouddha?), et je reprends rapidement la route de l'hôtel. 

Lee, Perrine et moi sommes donc bien prêtes. Nous enfilons nos sacs à dos et nous partons peu avant 7h dans la direction indiquée par nos hôtes. "C'est par là"... facile à suivre non?

 

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On suit la route, j'ai la joie de me faire cracher dessus quand un bus nous croise, et je n'ai qu'une hâte: trouver le fameux chemin dédié aux pèlerins qui partent en quête du rocher d'or... 

 

Nous croisons trois garçons en route vers l'école, qui nous proposent gentiment leurs cannes faites maison. Nous les acceptons avec sympathie, sans savoir à quel point elles nous seront d'une aide précieuse tout au long de notre ascension. 

 

 

Kinpun 4.JPG

 

Nous rejoignons enfin le fameux chemin et oublions les camions qui montent et descendent à toute allure de la montagne. Nous nous contentons d'enchaîner les pas le long de ce chemin somme toute escarpé. Une heure trente plus tard, nous voilà arrivées à un rocher doré... mais il n'a rien de la grandeur de la photo de mon guide... déçues, nous nous déchaussons, observons la vue magnifique sur les environs. La quiétude des lieux nous repose...

 

Kinpun 3.JPG

 

Nous nous étonnons de ne pas trouver les pèlerins décrits dans notre guide... normal, nous ne sommes pas sûr le bon chemin. Nous avons pris un cul-de-sac et les prêtres du village nous renseignent gentiment sur la route à suivre. Une photo du rocher d'or, et ils nous montrent la voie... marche arrière jusqu'à la prochaine porte. Loupé. Ils nous disent qu'il nous reste 6 miles que l'on peut parcourir en 2-3 heures... Mouais. On mettra plus de quatre heures après les avoir rencontrés. Les moines et enfants qui gravissent les sentiers dans les deux sens sont impressionnants. Ils montent et descendent sans faire d'effort. Nous, pauvres étrangères, avons besoin de pauses régulières pour boire et nous restaurer. Les visages des enfants sont souriants et charmants sur le parcours. Nous ne prenons cependant pas le temps de les prendre en photo. L'appareil est bien au chaud dans son sac. (Et il sera finalement bien au sec aussi, vu la pluie qui va nous accueillir en haut de notre ascension!!)

 

Nous gravissons un nombre juste incomptable de marches. Nous en devenons quasiment allergiques... mais il faut garder du courage pour atteindre le fameux Graal. 

Pendant le parcours, aujourd'hui ne fait pas exception, nous sommes les stars. Nous sommes prises en photo à plusieurs reprises par des locaux qui montent à un rythme beaucoup plus rapide que le nôtre. Du coup, ils nous attendent régulièrement pour faire des photos avec nous. Cela finit par nous agacer un peu, étant donné que plus nous montons, plus nous sommes en sueur, et plus nous sommes rouges... pas très photogéniques du coup. Cela n'a pas l'air de les décourager et l'un d'entre eux nous demandent si nous montons prier au rocher. J'essaie de lui expliquer que nous ne sommes pas bouddhistes donc que nous ne montons pas pour prier mais pour profiter du lieu. Pas sûr qu'il ait compris mais on ne le reverra plus. 

Nous voyons quelques choses insolites sur un tel parcours. La plus marquante est un billard. Quel est le courageux qui a monté un billard à une telle altitude? Et surtout, comment a-t-il fait??? Nous ne nous attardons pas trop mais une photo permettra d'immortaliser le moment.

 

 

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Tout au long de la montée, nous croisons des pagodes auxquelles nous ne nous arrêtons pas. Les pas sont économisés, le souffle est précieux...

Nous croisons également de nombreux points de quête. On nous sollicite souvent pour avoir de l'argent. Pas sûr que ce soit lié à notre condition de touriste mais juste au fait que ces points de collecte soient sur le chemin sacré en direction du rocher. Il n'empêche qu'à plusieurs reprises, nous avons eu la mauvaise impression d'être sollicitées pour notre argent (valable depuis l'arrivée, pas seulement sur ce chemin sacré). Il faut juste qu'ils comprennent que nous ne sommes pas Crésus sous prétexte que nous sommes des européens qui voyagent... fin de la parenthèse. 

 

Différents points de vue juste incroyables s'offrent à nous lors de notre ascension. Nous finissons par ne plus avoir le courage de sortir nos appareils photos et tentons tant bien que mal de garder en tête ces fabuleux panoramas. 

 

Il était recommandé dans le guide de se couvrir la tête pour se protéger du soleil. Finalement, ce n'est pas le soleil qui gâchera l'ascension mais la pluie. Je n'ai donc pas de regret d'avoir perdu ma casquette dans la grotte de Saddan. La pluie se fait de plus en plus pressante au fur et à mesure que nous atteignons le sommet... nous nous couvrons tant bien que mal et gardons courage et motivation. Nous parlons finalement peu, mais le fait que nous entendons les voitures nous rassure: à partir de la station de bus, il ne reste "plus" qu'une quinzaine de minutes à marcher avant de découvrir le fameux golden rock... 

Nous tentons de faire abstraction de la pluie qui rend difficile les derniers pas et nous arrêtons au poste réservé aux touristes. Nous nous acquittons de la modique somme de 6000k, vive "l'injustice", mais c'est le prix à payer pour faire en sorte que ce lieu soit préservé, à condition qu'ils utilisent l'argent à des fins utiles pour le site. 

Les déchets qui s'amoncellent tout au long de la montée, les bouteilles qui s'entassent, le peu d'attention que les gens font aux déchets qu'ils jettent par terre montrent que l'éducation n'a pas encore commencé dans ce domaine, dans cette région au moins. Il y aurait pourtant beaucoup à leur apprendre... Mais ce n'est pas le but de notre voyage et nos remarques pourraient paraître désobligeantes donc on se tait et on se contente d'observer, tout en jetant nos détritus à la poubelle.

 

Retournons à notre rocher. Chaussées de notre pass pour l'accès au site pour la journée, nous nous déchaussons sans grande motivation: franchir de nouveaux escaliers pieds nus sous la pluie ne nous réjouit pas dans un premier temps... Les marches sont glissantes. Mais la pluie finit par cesser, et nous oublions notre douleur : nous venons de parcourir 22 km en un peu plus de 6h... moins de 4km/h, la moyenne est faible, mais nous sommes fières de cette forme de présent que nous faisons à cette colline sacrée.  

 

Enfin, il se dresse devant nous: le rocher d'or. Surplombant la montagne, tenant selon la légende grâce à trois cheveux de Bouddhas... Incroyable, magique, l'impression de grandeur à côté de ce caillou sacré prend aux tripes.

 

Kinpun 5.JPG   Kinpun 6.JPG

 

Les hommes ont le droit de coller des feuilles d'or sur le rocher mais cette attraction est réservée aux hommes, comme beaucoup de choses dans les lieux sacrés malheureusement. Nouvelle injustice à laquelle nous devons nous plier.

 

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Nous nous rabattons sur le ramassage des fameuses feuilles d'or qui tombent du rocher après avoir été collées. J'en ai trois beaux échantillons. Tout n'est pas perdu et les photos sont magnifiques. Le soleil finit par poindre le bout de son nez pour rendre les photos encore plus féeriques. 

 

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Mais nos estomacs grondent. 6h de marche ça creuse. Nous nous payons le luxe d'un restaurant, avec vue sur la montagne "mountain view ". Le service est bon, les plats réconfortants: jus d'avocat pour moi, jus de banane pour Perrine, vermicelles de riz frits avec des légumes et crevettes pour Perrine, nouilles aux légumes pour moi. Nous sommes REPUES :-)

 

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Nous nous préparons donc à la descente mais prenons l'option fainéante. Nous descendons via un camion moyennant 2000k par personne. Me voici donc coincée entre une Indienne et un moine bouddhiste tandis que Perrine et Lee sont entourées d'une femme avec son bébé qui hurle quand le camion ne bouge pas et des moines. Quelques photos souvenirs et nous entamons la descente. C'est là où l'expression "utilisez votre frein moteur" prend tout son sens... nous sommes chahutées d'avant en arrière dans ce camion où nous sommes entassés comme des sardines. Le Myanmar, c'est régime obligé pour prendre ce bus! 

 

Kinpun 9.JPG

 

Le bercement du bus (sisi, j'ai bien dit bercement!!) finit par m'endormir... et je me réveille à Kinpun. Nous rejoignons alors l'hôtel avant de prendre un bus qui nous emmène à Bago.

En résumé, si on prend la journée sous le mauvais côté c'est "marcher sous la flotte pendant 22km pour voir un simple caillou perché sur la colline, que les femmes n'ont surtout pas le droit de toucher le tout en dépensant 6000+2000k... et manquer de mourir à la descente dans un camion bondé". Mais en fait la journée c'était réellement ça "un super trek à travers les montagnes du Myanmar, découvrant des paysages tous plus incroyables les uns que les autres, rencontrant des locaux qui nous rendent chacun de nos sourires et de nos "mingalarbar ", un super déjeuner pour nous restaurer, la suite de notre vie de gueststar puisqu'on nous prend en photo à tous les coins de rue ou de statues, et surtout, la découverte d'un énorme rocher perché sur une colline, recouvert d'or, vénéré par des pèlerins venus de tous endroits pour découvrir cette merveille..."

Bye bye Kinpun. On repart...

Deux heures de bus plus tard, nous voilà sur la route qui mène de Yangon à Mandalay, à Pegou ou Bago... nous nous faisons accoster à peine sorties du bus par des gars qui veulent nous vendre des tickets de bus, un chauffeur... marre d'être harcelée, je les plante et emmène mes covoyageuses à pied, pensant rapidement trouver l'hôtel. Malheureusement, on part dans la mauvaise direction. Donc décision à l'unanimité prise de prendre un tauk-tauk qui nous emmène directement au Suprême Hôtel où nous sommes très bien accueillies. Nous récupérons notre chambre, très confortable, et la douche est une fois de plus la bienvenue. 

Le Tauk-tauk pour demain est réservé, le bus aussi. Pas de problème, on peut partir visiter tranquillement la région ï¿½



09/04/2017
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